mercredi 16 janvier 2013

Ce que va changer le « Graph search » de Facebook


Facebook s'attaquerait-il au monopole absolu de Google ? Non, pas exactement. Mark Zuckerberg a découvert grâce à son outil que les relations interpersonnelles donnent une valeur ajoutée à l'information. Ce que Google a mis beaucoup de temps à comprendre. Voilà donc que le mastodonte au milliard d'utilisateurs s'avance sur la chasse gardée du géant de Mountain Valley. À quelle sauce va donc nous manger le réseau social qui vaut 67 milliards de dollars et surtout quel impact pour les journalistes ?

Dans un billet court, le service est bien "vendue" : « La nouvelle recherche permettra aux journalistes de faire des recherche plus fournies quand ils chercheront un expert ou une histoire».
Pour Facebook il suffira de faire une recherche du type "journalists" pour avoir une liste de contacts utiles.



La méthode s'inspire du web sémantique dont Facebook est un grand promoteur depuis déjà plusieurs années.

Le Graph Search s'inspire du web sémantique


Qu'est-ce que le web sémantique ? C'est une organisation des données qui permet de relier des mots par un sens. Par exemple dans Victor Hugo est l'auteur des misérables l'information «Victor Hugo» est relié à «Misérables» par le sens «auteur de». C'est une organisation plus riche que l'organisation classique car elle permet d'aller un peu plus vite dans les types de recherche que l'ont fait. On sait par exemple que, si une personne est plus intéressé par le cinéma que la littérature, le «auteur de» aura moins de sens. L'ordre d'affichage des informations sera donc différent.

Le Web sémantique peut donc permettre de 1) trouver l'information plus rapidement et 2) de «raconter» les informations de manière un peu différente pour le journaliste.

Le Graph Search pour trouver des photos

C'est le deuxième exemple donné après celui des experts et qui met pleinement à profit la mécanique du web sémantique. L'exemple donné est tiré des jeux olympique à Londres. Si vous faites une recherche du type  “photos taken at Olympic Park” vous aurez ce type de résultat :


Quid des droits dérivés dus à l'utilisation de photos issues de Facebook ?

C'est à mon avis, le point le plus sensible de ce nouveau moteur de recherche. Dans la mesure où on est clairement amener à utiliser des photos de non professionnel.

Voilà ce que dit Facebook quant aux contenus postés sur votre profil public :

you grant us a non-exclusive, transferable, sub-licensable, royalty-free, worldwide license to use any IP (Intellectual Property) content that you post on or in connection with Facebook (IP License). This IP License ends when you delete your IP content or your account unless your content has been shared with others, and they have not deleted it.
Vous nous avez conféré un droit sans exclusivité, sans conditions, sans royalties, afin d'utiliser tous les contenus que vous postez connecté ou non sur Facebook. Ces droits de propriété intellectuelle prennent fin lorsque vous effacerez votre contenu ou votre compte sous réserve que vous ne l'ayez pas partagé avec d'autres personnes et que celles-ci n'aient pas effacé le contenu.

Donc tout appartient à Facebook à partir du moment où vous y mettez un contenu.  Si vous avez l'autorisation de celui qui a pris la photo, vous pourrez l'inclure dans votre article.

En conclusion, le Graph Search donnera plus envie aux utilisateurs de poster leurs photos, un peu comme pour Tumblr, parce qu'il sera plus facile à trouver. En créant, au passage, une raison de plus de passer son temps sur Facebook, la société de Mark Zuckerberg veut faciliter la vie aux journalistes en jouant tout à la fois sur le narcissisme des utilisateurs et sur ceux qui mettent en valeur le contenu des facebookeurs.

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